Pontivy
\me.ta.sɔ.ma.toz\
L’écoute était notre peau dans cet espace liquide, fluide et dynamique.
Nous étions des masses d’eau ou des masses sonores. Nous ne savions pas.
Les mots n’existaient pas, nous vivions dans un monde de sons.
Le langage était une sensibilité aux ondes et vibrations.
Notre peau était une surface partagée, un connecteur d’espace. Une sorte de manteau
éponge, toujours en échange permanent avec l’environnement.
Tout était en mouvement. Nos membranes se ramollissaient pour se dissoudre lentement.
Nous étions en train de devenir un corps d’eau, des êtres sonosphériques. Nous faisions
partie d’un lieu, un cercle de résonance.
Un flux.
Peu à peu notre espace devint lui aussi spongieux.
Notre bulle de résonance ne faisait plus écho de la même manière. Les sons étaient
absorbés plus loin. Les ondes assourdissantes avaient disparu. Nous prenions conscience
que notre milieu était bien plus vaste.
Comme si nous nagions dans le son, nous habitons ce grand corps fluide.
Texte inspiré d’une conversation ente Janna Holmstedt et Antonine Scali Ringwald, revue Klima N°5.